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23-25 septembre

23 septembre


     Je suis une fille de 17 ans rongée par la tristesse. Je suis d’après mon ex petit-ami une fille capricieuse, une peste et une chipie. Je suis d’après ma mère une salope, une bonne à rien. D’après mon père je suis une égoïste qui ne se remet jamais en question. Selon mes amis, je suis une personne adorable et fragile. Dans l’histoire je ne sais plus qui je suis, ni ce que je suis, mais je peux tenter de vous dire ce que je pense être. Mon corps n’est qu’une enveloppe de chaire enfermant les douleurs d’un passé ténébreux. Mes yeux ne sont que brouillard et mes mains tremblent souvent. Mon intérieur est pourri, mort depuis 6 ans. Tout en moi, tout ce que je ressens n’est que peine, horreur et haine. Je me sens lasse, marchant courbée face à la tempête de glace qui s’abat chaque jour sur moi. Je suis perdue dans le néant de la vie, sans commencement ni fin, seulement l’épuisement et l’envie d’en finir. Je me sens seule. Seule et sale. Salie par trop de larmes, seule sans arme. Mon regard fane tout ce qu’il croise; et je sens autour de moi la nuit qui m’enlace. Je tombe dans un gouffre sans fond, sans fin. Chute interminable.

 

24 septembre

 

      Il m’arrive parfois d’entrevoir une douce lumière, apportée par la tendresse des êtres qui ont su me trouver dans le brouillard qui m’entoure. Mais tout est éphémère. Les gens me fuient, mauvais caractère, me rajoutant une part de ténèbres dans le néant. Parfois, j’ai l’impression que la nuit commence à s’éloigner de moi. Mais elle revient encore plus sombre, plus menaçante. Cycle d’un jour, cycle des saisons. Cycle de ma vie? Désespoir éternel d’un corps souffrant. Parfois, pour parer à l’horreur des choses et sentant que mon cœur ne peux supporter plus, j’agis sanguinairement contre ma chaire, si impure.... Voir ce sang couler est si réconfortant. Chaque goutte qui perle, et coule lentement me réchauffe, me rappelle que je suis vivante. Me rappelle que je ne suis pas différente. Ce sang rouge sombre, comment peut-il être si chaud quand mon corps à si froid?

 

25 septembre

 

     Mes nuits sont remplies de cauchemars et souvent je me réveille en sueur, les larmes aux yeux, un cri étouffé. Je croyais me connaître mais je suis si perdue que je ne me rappelle de rien. Je me regarde dans le miroir et l’image qui s’y reflète ne m’évoque rien, une inconnue me fixe. J’ai conscience d’avoir besoin d’aide mais j’ai du mal à accepter d’être si faible. Aujourd’hui je cache ma souffrance, je retiens mes larmes, mais j’ai encore plus mal. La vie perd de son sens et je m’enferme, je rejette les autres. J’ai l’impression d’errer sur une terre qui ne m’appartient pas, comme si j’étais de trop, inexistante, et rien n’arrive à m’atteindre. Je me sens vide. Pleurer c’est comme pisser son chagrin à terre, il ne faut pas se retenir. Ça soulage. Il n’y a aucune honte.

 

*suite*

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