Lettre 1

Juillet

 

     Ce soir j'aurai aimé que tu sois là, ma tête posée entre tes bras, ne penser à rien, surtout pas à demain, juste te regarder, t'observer, ton regard sur moi, le feu en moi. Soupir qui s'évanouit dans le silence. J'aurai aimé rien que pour un soir dormir près de toi, oublier cet appartement vide, ces murs blancs, oublier le silence,l'habiller de ta présence, oublier, souffrance
     Dormir contre toi, fermer les yeux, se sentir un peu mieux, ne pas être seule dans mes draps, dans ma tête, ne pas être seule dans mon coeur, un peu de douceur. Le bonheur d'avoir avec soi, juste le temps d'un instant, quelqu'un proche de moi qui me ferait oublier le temps, tic tac ... tic ... tac.  La solitude bannie un soir, noyée dans ton regard, ne pas être seule dans le noir avec pour seule compagnie mes rêves illusoires

 

        ******************************************

La tête dans les nuages, je pense à toi. Il n’ait rien de pire que l’attente, attendre l’heure, l’heure où je te croiserai, l’heure où tu me diras bonjour. Attendre ton invitation. Attendre toujours. Tu es là et pourtant si loin. Je me sens un peu à l’écart et pourtant, quand tu poses ton regard sur moi, rien ne pourrait me faire sentir plus vivante, rien ne pourrait me rendre plus souriante. Je me sens si insignifiante que je dérive seule dans les dédales de mes inventions, ressassant mes tourments, ressassant l’attente. Si longue…. Les jours passent mais rien ne se passe. La vie s’écoule, dans tes yeux je coule, à terre je m’écroule, impuissante. Vie délirante. Solitude d’un cœur malade.  Tes silences, torture. Je suis à genoux, j’attends. J’attends quoi?  Je ne sais point. J’attends ton sourire, tes bras. Combien de tristesse, combien de tourments. Mon cœur s’attriste de jour en jour, sans espoir.  Parfois tu laisses entrevoir que peut-être on pourrait… puis tu re-disparais dans l’ombre, te réfugiant parmi les autres.  J’ai peur de te parler, j’ai peur d’à nouveau tomber. Je n’arrive plus à détacher mon regard de toi, de peur de perdre les seuls instants où je me sens proche de toi.

 

*******************************************

      Je demeure seule dans cette pièce, écoutant les bruits familiers de la quotidienneté, des bruits de pas, des bruits de conversations lointaines, une chaise qui craque, un frigo qui ronronne. Je pense. Le soleil est haut dehors, brûlant comme brûle mon cœur. Tes yeux,  ton regard qui ne me quitte plus. Je ferme les yeux, ils sont là, me fixant, si profond. Je ne distingue même plus leur couleur. Bleus? Verts? Non gris je crois bien. Si intense. Je suis trop bouleversé pour arriver à me souvenir.  Gris… J’opte pour cette option. Gris. La couleur qui demeure…
      Parfois tu poses sur moi ce regard, le temps se fige. Un sourire, le temps ralenti. J’essaie de faire durer cet instant mais déjà tu es parti, si loin, tu fuis. Simple bonjour de politesse… Je n’existe pas. Perdue dans mes songes j’ai mal. Perdue la notion du temps, il n’y a plus ni jour ni heures. Tu me hantes. Partout où me porte mon corps ton souvenir m’accompagne. Ton sourire… Pas pour moi. J’attends… Non, je t’attends. Mais tout passe lentement,  et je te vois me fuir au ralenti, la douleur qui fleurit, ton absence…. si présente. Te parler? J’en oublie l’idée, tu n’as pas le temps pour ces choses là. Tu n’as pas le temps pour moi.

  • 1 vote. Moyenne 5 sur 5.

Ajouter un commentaire

Anti-spam