Lettre 2

      Dire au revoir n’est jamais chose facile, surtout quand cet au revoir est synonyme d’adieu. Il faut rester calme même si les larmes montent, rester droite, ne pas flancher. Demeurer fière. C’est vraiment douloureux. Il faut savoir abandonner. Laisser la personne se retirer sans un bruit, les bons mots, les mots justes.  La solitude qui s’est déjà installée bien avant la fin de nos phrases, bien avant ton départ. J’ai mal. Pardonner. Pardonner à l’absence qui déjà s’installe sournoisement.

 

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      Le plus dur finalement n’aura pas été le moment où j’ai décidé d’abandonner. Le plus dur, c’est maintenant. Parce que je dois rester forte. Il ne faut pas que je regrette. Rien n’a changé finalement. Tu m’évites toujours. Simplement, la différence, c’est que moi dans ma tête, je t’ai dit au revoir sans le vouloir. Ce que je pensais être une libération est devenue ma prison. J’évite de te regarder et pourtant … j’en meurs d’envie. Je ne voulais pas mettre un terme à notre histoire. Histoire… j’entends par là que je ne voulais pas cesser d’y croire. Pourtant c’était nécessaire. Pour toi je n’existe pas. Mes espoirs évanouis, ton silence était pour moi nos seules conversations. Tu es un acide qui ronge chaque partie de joie qui brûlait en moi, écrasée petit à petit par le poids du fossé que tu creuses si bien entre nous.

 

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Je me permets de te contacter de manière anonyme car il m'est difficile encore de te parler en assumant mon identité ou simplement parce qu'il est encore trop tôt pour se permettre ce genre de confidence. Je pense avoir surtout besoin de te parler, comme ça, avec mes ambiguïtés et tout ce que cela implique, dans la libre mesure où tu es en parfait accord avec le fait que je t'écrive quelques lignes. Je ne souhaite pas te faire perdre du temps, mais je suis arrivée à un point où tout garder pour moi est trop dur à supporter. Je ne pense pas être une amoureuse transie, simplement très intriguée par l'image que tu dégages. Je t'écris ces quelques mots pour te parler de mon attachement à toi, de la tristesse qui est mienne de ne pouvoir, ne serait-ce qu'un instant, partager un moment avec toi. Chaque jour je me demande comment une personne que je connais à peine puisse autant prendre de place dans ma vie. Tes simples sourires, ton regard... ton indifférence. Tout de toi me bouleverse au plus profond de moi. J'ai tenté à maintes reprises de me détacher de toi mais il semblerait que tu ne sois pas aussi facilement oubliable. Des jours et des mois ont passés sans que je ne puisse une seule journée ne pas penser à toi. Comme une obsession malsaine qui s'amuserait à me tourmenter, chaque jour, tout ce qui m'entoure me rappelle toi, ton absence. Ce vide qui m'envahit. Je ne sais même pas pourquoi je t'écris, comme si au fond de moi j'avais besoin d'expier ces tourments; comme si au fond de moi je m'obligeais à affronter ce que depuis des mois je semble nier. J'ai beau savoir que cela fait mal, j'ai besoin de te voir, je continue de foncer vers ce mur de rejets comme la mer qui déferle vers les rochers.

Une souffrance qui me ronge. Mais pourquoi? Je n'attends rien de nous, si tant soit peu qu'il existe un nous...... C'est plus un toi et un moi, chacun de son côté, chacun dans sa vie, aucune place pour ce moi auprès de ce toi, trop de place pour ce toi auprès de ce moi. Je perds mon temps à t'attendre. Qu'est ce que le temps.... Notion si abstraite, il passe si vite, mais c'est si long sans toi. Langueur de l'attente dans la longueur des jours et la lenteur du temps. Je me contente de vivre chaque jour sans toi, comme une chose imposée, une fatalité. Je ne tente plus d'y remédier, j'ai accepté mais rien ne m'empêchera de ressentir ce vide. L'attente est longue, mais quelle attente? Nous savons très bien qu'il n'y a rien à attendre à part peut-être que ton souvenir s'efface...

Ton regard est ce qui me trouble le plus. Si profond, indéchiffrable. L'insignifiance de ce que je suis résonne dans ma tête.
Tu es le vide qui remplit ma vie.

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